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La séparation (1/2)

A table, au petit-déjeuner, les discutions tournent autour des relations de la famille. Emma a l'impression que ses parents essayent de la préparer au pire : une séparation.
Emma s'y attend depuis un moment, elle n'est pas née de la dernière pluie, mais ça lui fait bizarre que ses parents lui en parlent sérieusement.

Une fois Emma partit à l'école, et leur toilette terminée, Tod et Lucie s'installèrent pour discuter sérieusement.
- "Lucie, ça fait je ne sais combien de temps que nous ne nous touchons plus, même pour un baiser !"
- "Je sais... Je m'excuse pour la dernière fois, j'étais de très mauvaise humeur, ce n'était pas de ta faute..."
- "Mais que nous arrive-t-il ?"
- "Je crois que tout est allé trop vite entre nous... Nous n'avons pas eu beaucoup de temps à nous accorder. On a enchaîné mon emménagement avec la naissance d'Emma, le mariage, nos carrières... Je crois que nous avons une incompatibilité d'humeur..."
- "Mais... M'aimes-tu encore ?"
- "Je ne sais pas... J'ai des sentiments pour toi, mais de l'amour, je ne sais plus..."

- "Alors, si l'amour n'est plus là, pourquoi sommes-nous toujours ensemble ?"
- "Parce que nous n'avons pas eu le courage d'agir. Je vais m'en aller Tod, du moins pour quelques temps, afin que nous sachions où nous en sommes, que nous fassions le point."
- "Si tu crois que c'est nécessaire... Tu vas me manquer..."
- "Je vais faire mes valises, ma décision est prise."

Lucie se rendit chez sa meilleure amie Betty qui habite un loft en ville. Elle sonna à la porte de derrière, par la terrasse.
- "Lucie ! Ca me fait plaisir de te voir ! Comment tu vas ?"
- "Je viens de quitter Tod..."
- "QUOI !??"
- "Ce n'est pas définitif mais bon, je crois qu'on a tous les deux besoins de prendre un peu d'air. Je ne supporte plus de vivre dans cette maison..."
- "Viens, entre, on va discuter un peu."

Elles s'installèrent pour déjeuner. Ella, la soeur de Betty et sa colocataire, les rejoignit et participa à la conversation.
- "Alors comme ça tu as quitté ton mari ? Ouah ! Ca n'a pas dû être évident à prendre comme décision..."
- "Ben ça fait un moment que j'y pensais... En fait, pour être sincère, je ne voulais pas trop vivre avec lui... Ma vanité et la bague qu'il m'a offerte m'ont fait prendre la mauvaise décision : faire ma vie avec lui... Dès le départ on ne s'entendait pas très bien. C'est un garçon très gentil mais nos caractères sont assez opposés. On n'a pas passé un jour sans se fâcher sur une chose ou une autre, ou sinon nous n'étions pas ensemble !"

- "Tu es peut-être trop carriériste pour lui aussi !" Dit Betty en débarrassant la table.
- "C'est vrai que tu as toujours réussi dans tes carrières, tu es une vraie célébrité, c'est p't-être ça qui le dérange !"
- "Oui, j'ai réussi dans ma vie professionnelle, mais lui aussi ! Il a été juge !"
- "Il n'a jamais fait une carrière jusqu'au bout, et puis, excuse-moi mais il travaille dans un cirque maintenant !"
- "C'était son rêve Betty, je ne pouvais pas l'en empêcher... Il m'a permis de réaliser les miens..."

 

- "Alors, qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas rentrer chez toi ou pas ?"
- "Je ne sais pas... Je ne pense pas, sincèrement..."
- "Et ta fille ?"
- "Elle me déteste ! Je n'ai jamais été une bonne mère... Bébé, déjà, elle faisait tout pour me montrer qu'elle ne m'aimait pas. Elle sait qu'elle n'a pas été désirée..."
- "Allez... Y a bien des moments où vous êtes entendues !"
- "Oui, mais c'était de bien courtes périodes... Elle s'entend bien mieux avec son père qu'avec moi... C'est normal, lui est resté un gosse ! Peut-être que, quand elle grandira, on s'entendra mieux."

Une journée entière s'est écoulée et les filles ont beaucoup discutées.
- "Ecoute Lucie, il est minuit passé, tu veux dormir ici ? On t'offre l'hospitalité avec Ella pendant quelques jours, tu verras bien comment ça se passe pour toi. "
- "Oh ! Betty ! C'est vraiment gentil !"
- "On a été coloc pendant des années toutes les deux, pendant nos études et même après, alors c'est un peu normal que tu reviennes ici !"
- "Mais, Ella, ça ne te dérange pas ?"
- "Pourquoi ça me dérangerait ? Il y a de la place ici et tu es la meilleure amie de ma soeur, j'en ferais autant avec la mienne !"
- "Merci beaucoup les filles, j'accepte avec joie votre proposition."

 

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