Joanne et Ludovic étaient restés seuls auprès du feu à discuter de tout et de rien. Le feu commençait à mourir lentement, de lui-même, et ils n'avaient pas du tout envie de dormir. Joanne, aguicheuse, suggéra à Ludovic d'essayer l'espèce de baignoire qu'ils avaient dans une des petites salles du bas. Il ne se fit pas prier ! | |
Le bain moussant aux chandelles fut un régal, bien qu'il fut particulièrement long à préparer : il fallut faire chauffer l'eau dans la cuisine !! Mais ils passèrent un moment délicieux qui dégénéra relativement vite... |
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Les voix lui disaient d'aller chercher telles plantes dans le jardin, tels ingrédients dans le placard, et elle s'exécutait à la préparation d'une potion dont elle ignorait les effets et la destination. |
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Sa migraine devenait terrible, et elle se dépêcha de faire ce qu'on lui commandait. "Nous te laisserons tranquille" disaient-ils. Elle versa donc la potion dans un appareil à distillation, et s'en alla chercher du repos quelque part. |
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Ludovic : Allez, je vais nous chercher un petit nid d'amour. Il faut bien qu'on se repose nous aussi... Joanne : D'accord. Mais je reste encore un peu... Tu viendras me chercher ? Ludovic : Je te le promets. |
"Hum, de l'alcool distillé depuis longtemps, il doit être prometteur... Allez, vas-y, fais-toi plaisir !" Il ne résista pas à la tentation et but le contenu de la fiole. |
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Il n'aurait jamais dû, il le regretta bien vite. Le liquide était fort et lui brûlait l'intérieur, mais ce n'était pas de l'alcool. Il se plia en deux sous l'effet de la douleur. Il ne savait pas ce qui lui arrivait mais il se sentit changer. |
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La douleur était violente, et la violence montait en lui, au plus profond de lui. Une rage folle, inconnue et non-maîtrisable. Il fallait qu'il se défoule, cassant tout sur son passage. |
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Il sortit donc, une fois les brûlures d'estomac passées, et laissa libre cours à la fureur qui l'agitait. Il rencontra Joanne sur son passage, qui n'en pouvait plus de l'attendre, et elle n'eut pas le loisir de crier devant le monstre qu'il était devenu. |
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L'intensité de sa brutalité le fit réagir mais trop tard. Il l'avait frappé trop fort et elle s'était cognée contre les pierres de la voûte. Il se figea sur place. Une peine incommensurable remplaça la colère qui le ceignait. |
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Il s'en fut dans une salle contiguë pour crier sa souffrance d'avoir tué la femme qu'il aimait. Une onde bleue l'entoura et il disparut. |